Les mois d’octobre/novembre constituent la mi-saison sur ces îles paradisiaques de l’Océan indien. Ils précèdent le fameux Iruvai, ou saison sèche, qui s’étale de décembre à avril, période pendant lesquels les Aficionados de la plongée se ruent sur les croisières, en raison d’une visibilité hors pair et de la présence des requins baleines.
Ce que l’on sait moins, c’est que l’automne est une très bonne période pour l’observation du « gros », en raison de l’abondance de plancton. La visibilité est sans doute moindre, mais la faune est omniprésente, grâce à un itinéraire adapté à la saison. Récit d’une semaine bercée par les mantas…
Ceux qui ont déjà eu la chance d’aller aux Maldives le savent, le survol des atolls où se retrouvent toutes les nuances de bleu et l’arrivée sur l’île aéroport, l’océan à moins de 10 m. des ailes de l’avion, suffisent à vous donner une envie irrépressible d’enfiler votre combinaison et de vous jeter à l’eau. Heureusement, vous n’avez normalement que quelques heures à attendre, la check dive se faisant l’après-midi même. Selon les horaires d’arrivée des participants de la croisière, celle-ci peut parfois se faire le lendemain matin.
Ce fût le cas pour moi cette fois-ci, mais personne n’a été déçu ! Cette première plongée va crescendo, les formations récifales sont certes plutôt quelconques, mais la faune est bien présente dès les premières minutes. Une murène tachetée et un poisson porc-épic nous souhaitent la bienvenue. Un peu plus loin c’est une tortue qui fait sa sieste sous un surplomb de corail, quelques flashs, mais nous ne l’embêterons pas plus : personne n’aime être réveillée !
En contre bas, 2 requins pointes blanches sont posés sur le sable. La plongée se poursuit, chacun évacue le stress des derniers mois de boulot passés à Paris et savoure le fait d’avoir des palmes aux pieds. Une raie aigle par-ci, une tortue par là… L’eau à 29 °C n’est pas pour nous troubler. Au loin apparaissent deux formes sombres entre deux eaux. Elles se rapprochent doucement et notre cœur s’accélère… Les mantas sont là ! Au début l’excitation est à son comble.Vite, les photographier, les filmer avant qu’elles ne disparaissent.
Mais nous comprenons vite que nous n’avons pas à nous en faire, non seulement les mantas nous font l’honneur d’être avec nous, mais elles décident en plus de rester à nos côtés de longues minutes. Elles nous tournent autour, nous frôlent, s’accorde un petit jacuzzi en passant dans nos bulles. La meilleure technique pour ne pas les effrayer est de rester plaqués au récif. Leur vol est magique, elles semblent tout droit sorties d’un film de science-fiction.
Ce n’est plus une ni deux mais bien 5 raies qui nous tournent autour à présent. Après plus de 25 minutes avec elles, il est temps de remonter, la durée des plongées étant de maximum 1 heure aux Maldives. Mais juste avant de leur dire au revoir, une tortue, sûrement un peu jalouse de ne pas avoir eu assez d’attention nous repère de loin et décide de nous accompagner à son tour. Comme check dive, on a vu pire !
A raison de 2 à 4 plongées par jour, et donc en moyenne 3 heures dans l’eau, le confort du bateau est appréciable. L’Arevara, récemment rénové, est un magnifique bateau associant le confort d’une vedette moderne avec une touche traditionnelle, tout étant en bois et en bambou.
Les chambres sont spacieuses, celles du pont supérieur possèdent de grandes fenêtres donnant sur la mer, le carré est accueillant et permet de se retrouver autour d’un verre tout en se montrant mutuellement les photos de la journée.
Comme toujours aux Maldives, le bateau de croisière est suivit par un dhoni de plongée, où se trouve tout le matériel et le compresseur. L’Arevara, ses 3 ponts et son jacuzzi sont donc intégralement dévolu à la détente.
La croisière en cette saison va de l’atoll de Male Nord à celui d’Ari Nord. Le plongeur attentif se rend facilement compte des différences de relief sous-marin. On passe de formations exceptionnelles où les coraux mous sont très présents, à des formations coralliennes où dominent les coraux durs et d’immenses tables d’acropora sur le dessus des Thila (pinacles en maldivien).
La faune est également différente, mais partout la vie foisonne, allant de ses formes les plus discrètes : crevettes nettoyeuses, porcelaines, nudibranches, planaires,… A ces représentants les plus imposants : mantas, mobulas, énormes raies pastenagues, requins pointes blanches, de récif, etc… Une plongée dans la semaine vous permet d’aller à la rencontre des requins marteaux. Attention, aiguisez bien vos yeux, ils ne sont pas faciles à distinguer dans le bleu. Si rien ne les effraie, vous pourrez vous rapprochez sans problème, mais il suffit d’une palanquée un peu énervée pour qu’ils se retranchent plus bas, loin de l’agitation.
Un soir de la semaine l’équipage organisera pour vous un barbecue sur une petite île déserte, où le coucher de soleil flamboyant vous éblouira. Nassimo Thila, Banana Reef, Maaya Thila, Fish Head,… autant de sites célèbres qui font toujours autant rêver. Il y en a pour tous les goûts, accros du gros ou du petit, chacun y trouve son bonheur.
Vers la fin de la semaine, plus nous descendions au sud et plus l’eau était chargée en plancton, la visibilité était donc loin d’être exceptionnelle, mais les mantas nous ont amplement consolés. Une incursion d’une journée sur l’atoll d’Ari Sud, dans l’espoir de voir les requins baleines a clôturé cette semaine.
Mais nous n’aurons pas eu la chance de les voir, contrairement aux autres bateaux qui croisaient dans les parages ce jour là. Tant pis, nous ne sommes pas au zoo, et on ne peut pas tout avoir… Et puis ça fait une bonne raison de revenir…