Nous remercions à Robert PAKIELA, rédacteur en chef de la revue AQUAMONDE qui nous offre cet article sur la composition de l’image. Si vous désirez connaitre mieux cette revue et/ou obtenir plus de renseignement sur la photographie sous-marine nous vous conseillons de visiter son site : www.aquamonde-magazine.fr
Une image, aussi simple soit-elle peut plaire ou déplaire. Le sujet abordé n’en est pas la seule raison. C’est souvent la composition qui peut faire la différence entre l’image belle à More…regarder et celle qui nous laisse indifférent. Quelques règles artistiques peuvent nous aider même si elles sont susceptibles d’être transgressées. La phrase photographique se construit.
Comme dans toute œuvre d’art, il importe de bien organiser les composantes d’un ensemble. En ce qui concerne la photographie, le cadre du viseur délimite une surface dans laquelle il faut disposer ou agencer des éléments comme les formes, les masses ou les couleurs. C’est ce que l’on appelle la composition qui ne tient pas du hasard. Les théories de la composition sont adaptables à tous les types de prises de vues, que ce soit en macro, en photo de poisson ou en ambiance. Elles vont concourir au langage de l’image et donc à la compréhension du message photographique.
Quelques règles
Dans notre culture, la lecture d’une image se fait dans un sens établi. Elle se fait de la gauche vers la droite par un balayage empruntant des lignes horizontales et diagonales. Schématiquement, l’œil opère souvent un « z » en partant du coin supérieur gauche pour terminer à l’opposé dans le coin inférieur droit. Il peut s’arrêter ou revenir à des points particuliers du fait de la présence d’éléments attractifs. Il peut s’agir d’une présence humaine, animale, d’une couleur vive comme le rouge, le jaune ou tout autre sujet précis. Dans le domaine artistique, le nombre d’or constitue un rapport de format agréable à l’œil. Le format 24 x 36 correspond à cette proportion de (1 + racine de 5) / 2 soit environ 1, 618. La règle des tiers fait partie de ces proportions importantes en photographie. En divisant en trois la hauteur et la largeur de l’image, on obtient deux lignes de force verticales et deux lignes de force horizontales. A leurs croisements apparaissent quatre points forts essentiels en terme de composition. Ainsi lors de la prise de vue d’une image, il importe de bien prendre en compte des proportions en tiers. On peut également gérer l’équilibre des masses de façon à obtenir 1/3 de paroi d’un tombant et 2/3 d’eau par exemple. Les zones sombres et les zones claires comme la matière doivent se répartir dans l’image. La symétrie est en effet peu appréciée en composition artistique. Les points forts constituent des emplacements privilégiés pour vos sujets. Ils seront d’autant plus observés et appréciés qu’ils se situeront sur l’un ou deux d’entre eux. La diagonale est synonyme de dynamisme. Elle est à prendre en compte notamment en photo de poissons. De même que ce soit pour les animaux ou les plongeurs, il convient de ne pas bloquer le regard mais plutôt de laisser de la place au-devant. Attention, la mise au point doit en toutes circonstances permettre d’avoir des yeux nets. Le relief de l’image est également à maîtriser. Une succession de plusieurs plans avec des éclairages et une profondeur de champ appropriée permettent de donner du volume à la photographie. Les perspectives avec des fuyantes et des lignes de force donnent une hiérarchie dans la composition. On connaît l’impact d’un sujet principal surdimensionné et bien placé sur un point fort.
Conclusion
Ces règles non exhaustives ne sont pas obligatoires. Elles peuvent être transgressées voir même refusées de façon à valoriser un message particulier. Le but est ici de vous aider à réaliser correctement des photos appréciables. Une image centrée n’est pas à proscrire. Un sujet peut se retrouver au milieu d’un graphisme convergent comme par exemple dans un oursin ou une anémone. Bien des photographes utilisent un viseur quadrillé de façon à toujours avoir le moyen de prendre en compte des proportions et lignes de force. Le plus important est de bien maîtriser le cadre de votre viseur. Ce n’est pas lui qui conditionne la construction de votre image mais bien vous qui gérez l’espace d’enregistrement visuel. En vous déplaçant en arrière ou en avant vous pouvez faire entrer ou sortir des éléments. De même, si vous vous placez sous ou au-dessus de votre sujet, les arrières plans seront différents. N’oubliez pas de tourner votre appareil, il est trop souvent utilisé à l’horizontale. Rien ne vous empêche de le tenir obliquement s’il n’y a pas de repère d’horizontalité (la surface) ou de verticalité (les bulles d’air). Le maître mot est donc d’avoir une attitude constructive et de chercher différents cadrages si le sujet vous en laisse le temps.